Charly Nelle sort de l’ombre avec “Ikon” : un appel à la fraternité
Ce vendredi à Douala, la salle de conférence d’un restaurant de la place à Bonapriso était le lieu d’un cri du cœur baptisé “…Ma part de vérité”. Charly Nelle, vétéran de la scène musicale camerounaise avec prés de quarante ans de carrière, a décidé de briser le silence. L’homme qui s’était fait connaître du grand public avec l’EP “Makossa smurf” en 1985 et qui cumule aujourd’hui une quinzaine d’albums, a présenté son nouveau single “Ikon” – “Jalousie” en français – un titre en langue duala aussi amer que libérateur.
Dilan KENNE
Les attaques incessantes sur les réseaux sociaux en 2024 ont laissé des traces. « J’ai aimé mes frères, mais le retour a été catastrophique », confie Charly Nelle, la voix chargée d’une déception palpable. Ces accusations qu’il considère comme “une piqûre de mouche sur un éléphant” ont néanmoins marqué un tournant. Aujourd’hui, Charly Nelle dit avoir été “inspiré par Dieu” pour composer ce morceau qui mélange rumba camerounaise et ambass-bey, un rythme sawa authentique.
« Nous nous bouffons comme des crabes dans un panier », lance-t-il lors de la séance d’écoute. Son interpellation vise particulièrement la communauté sawa : « Je ne sais pas pourquoi on s’entretue entre nous alors que nous avons beaucoup de choses à donner ». L’artiste pose une question dérangeante : si la jalousie triomphe, qu’est-ce que ses détracteurs gagneront vraiment après son départ ?
Sa grande sœur et productrice Éléonore Mandengue, émue, témoigne de la force divine qui a soutenu son frère durant cette épreuve. « Il s’est relevé », affirme-t-elle simplement.
Désormais, Charly Nelle a tranché : il marche seul, loin de ses “ennemis”. Mais son combat reste musical. Fidèle défenseur du makossa, il rêve de voir ce patrimoine camerounais retrouver ses lettres de noblesse. « Ce n’est pas en faisant du highlife ou en copiant les autres qu’on y arrivera. Nous avons une originalité que nous devons porter au sommet », martèle-t-il.
Le single “Ikon”, disponible sur toutes les plateformes et en format physique (USB et CD), annonce un album à venir. Quant à la date de sortie ? « Vous donner une date, c’est mentir. Il faut bien se préparer », conclut prudemment celui qui continue de faire danser bien au-delà des frontières camerounaises.
